Le fragile équilibre des finances publiques françaises
Dette publique à un niveau inédit
Selon les données officielles, la dette publique de la France s’affichait à 3 416,3 milliards d’euros fin 2ᵉ trimestre 2025, soit environ 115,6 % du PIB. Le ratio dette/PIB dépasse largement les 100 % depuis plusieurs années et reste parmi les plus élevés de la zone euro.
Un déficit toujours élevé
Le déficit structurel se situe autour de 5 % à 6 % du PIB ou plus, selon les années, ce qui constitue un écart chronique par rapport aux objectifs européens.
Le coût de financement à la hausse
Cette situation se traduit par une prime de risque accrue pour l’État français : les obligations d’État (notamment les titres du Trésor via les OAT) doivent offrir des rendements plus élevés pour séduire les investisseurs.
Pourquoi ce contexte inquiète
Lorsque l’emprunt de l’État doit être renforcé pour combler les déficits, l’« effet boule de neige » peut s’enclencher – en d’autres termes, la dette croît plus vite que l’économie elle-même, rendant l’équilibre encore plus difficile.
Bref, du côté des finances publiques, l’alerte est bien là. Reste à voir comment cet environnement, a priori défavorable, peut se transformer en opportunité pour l’épargnant.
Pourquoi l’assurance-vie est dans la lumière
Un placement toujours plébiscité
L’assurance-vie reste « le placement préféré des Français ». En 2025, elle dépasse l’encours de 2 000 milliards d’euros.
Un contexte global favorable
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Le taux du Livret A est ramené à 1,7 % à partir du 1er août 2025, ce qui réduit fortement l’attractivité des livrets réglementés.
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Les rendements des fonds en euros des contrats d’assurance-vie remontent depuis la période de taux ultra-faibles.
Le lien avec la dette publique
Voici l’élément clé : lorsque l’État émet davantage d’obligations à taux plus élevés (pour financer sa dette), les assureurs réinjectent ces titres dans leurs portefeuilles. Ainsi les fonds en euros – largement constitués d’obligations d’État ou d’entreprises – bénéficient d’un gain potentiel. Comme l’explique un article : « une hausse du risque perçu sur la dette française se traduit par des rendements obligataires plus élevés… pour continuer à attirer les investisseurs, la France doit offrir des taux d’intérêt plus importants… ces titres… sont ensuite intégrés dans les portefeuilles des assureurs ».
Résultat : une collecte renforcée sur l’assurance-vie
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
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En juillet 2025, les cotisations en assurance-vie ont atteint 17,9 milliards d’euros, soit +10 % sur un an.
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La collecte nette cumulée frôle +35 milliards d’euros sur les huit premiers mois de 2025.
Ainsi, l’épargnant est attiré par un produit qu’il connaît, avec une perspective de rendement « remis en selle » et dans un contexte où les placements classiques sans risque sont moins rémunérateurs.
Mécanismes concrets : comment le phénomène se déploie
Le fonds en euros retrouvé
Longtemps critiqué pour ses faibles rendements, le fonds en euros redevient compétitif : rendement moyen attendu autour de 2,6 % à 2,7 % en 2025.Certains contrats boostés annoncent même des objectifs jusqu’à 4-5 % net, sous conditions.
Pourquoi cette montée ?
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Les nouvelles obligations émises par l’État et d’autres émetteurs bénéficient de rendements plus élevés, ce qui profite aux assureurs.
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Les assureurs collectent de nouveaux versements et réinvestissent dans ces obligations « plus rémunératrices ».
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L’épargnant, voyant le taux du Livret A ou des livrets bancaires s’éroder, réoriente une partie de son épargne vers l’assurance-vie.
Attention aux conditions
Toutefois, tous les fonds en euros ne sont pas égaux. Certains rendements « boostés » sont liés à des conditions (par exemple : versements sur unités de compte, respect d’un pourcentage minimum d’UC). Le capital peut « garanti », mais les performances restent dépendantes de la stratégie d’investissement.
L’arbitrage pour l’épargnant
L’épargnant doit donc se poser les bonnes questions :
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Quel rendement net espérer, net de prélèvements sociaux ?
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Quel poids pour les fonds en euros vs de la dette privé et d'autres unités de compte ?
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Quelle fiscalité appliquée selon l’ancienneté du contrat ?
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Quelle liquidité souhaite-t-il ? Pour beaucoup, la dégradation des comptes publics n’est donc pas un signal d’alarme mais un signal d’opportunité quant à la relance de la valeur relative de l’assurance-vie équipé de fonds euros.
Implications pour la gestion patrimoniale & recommandations
Quel impact sur un conseil patrimonial
Pour un conseillé en gestion de patrimoine comme KAMPOStratégie, ce contexte amène à plusieurs missions :
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Mettre en lumière l’assurance-vie, les contrats de capitalisation et Plan Epargne Retraite auprès des clients cherchant à diversifier ou sécuriser une partie de leur épargne.
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Souligner que même face à un État fragilisé, certains mécanismes financiers peuvent devenir favorables.
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Rappeler la nécessité de lire les conditions des contrats (en particulier fonds en euros « boostés ») et d’être attentif aux frais, conditions UC, et liquidité.
Nos recommandations concrètes
Évaluer l’ancienneté de vos contrats – les avantages fiscaux après 8 ans sont toujours un levier d’attractivité.
Mixer les supports dans vos placements : privilégier un contrat multisupport qui combine fonds en euros + unités de compte, pour équilibrer sécurité et performance.
Anticiper la succession : l’assurance-vie et les contrats de capitalisations reste des outils performants de transmission, sous réserve de savoir combiner les avantages de ces deux enveloppes et de bien choisir les bénéficiaires en respectant les seuils concernés.
Surveiller l’impact macroéconomique : taux courts, inflation, notations d’État peuvent influencer les rendements et le contexte de l’épargne.
Les limites à anticiper
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Le rendement moyen des fonds en euros (2,6 % à 2,7 %) reste modéré, surtout une fois l’inflation et les prélèvements sociaux pris en compte.
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Le retour à une meilleure rémunération repose sur une augmentation durable des taux d’intérêt ou des obligations à plus haut rendement, ce qui n’est pas garanti.
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L’essor des unités de compte entraîne un risque de perte en capital, contrairement au fonds en euros entièrement garanti.
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La fiscalité n’est pas figée : une réforme de l’assurance-vie ou une modification des prélèvements sociaux pourrait modifier l’équilibre.
En résumé
Dans un contexte de finances publiques fragilisées, l’assurance-vie ne s’effondre pas : au contraire, elle tire parti de la remontée des rendements obligataires et d’une orientation vers des placements sécurisés. Toutefois, ce ne doit pas être un « chemin tout tracé » sans vigilance : rendements nets, risques associés, conditions contractuelles et fiscalité sont des éléments qu’un conseil patrimonial doit impérativement intégrer.
Conclusion : un repositionnement stratégique pour l’épargnant
La dégradation des comptes publics de la France ne doit pas être perçue uniquement comme un risque pour votre épargne : elle porte également un signal d’opportunité pour le placement favori des Français, l’assurance-vie. Pour l’épargnant et pour le conseiller en gestion de patrimoine, c’est donc le moment d’être proactif : expliciter pourquoi ce produit redevient pertinent, dans quel cadre, et à quelles conditions. Bien utilisée, l’assurance-vie peut jouer un rôle central dans une stratégie d’épargne long terme, tout en tirant profit des effets secondaires du contexte macro-économique. Pour autant, l’explosion des encours ou la collecte record ne doivent pas occulter l’importance d’un arbitrage raisonnable, d’une vigilance sur les conditions et d’un accompagnement personnalisé.
FAQ – Assurance-vie et dégradation des comptes publics
1. Pourquoi la dégradation des comptes publics peut-elle profiter à l’assurance-vie ?
Parce que l’État, plus endetté, doit émettre des obligations à des taux d’intérêt plus élevés. Ces titres étant largement détenus par les assureurs, les fonds en euros bénéficient mécaniquement de rendements plus attractifs.
2. Les fonds en euros redeviennent-ils vraiment performants en 2025 ?
Oui, la remontée des taux obligataires permet aux fonds en euros de viser un rendement moyen compris entre 2,6 % et 2,8 % en 2025, avec des contrats boostés pouvant dépasser 4 % selon les supports choisis.
3. Quelle est la différence entre assurance-vie et Livret A dans ce contexte ?
Le Livret A offre un taux fixe (1,7 % depuis août 2025) alors que les fonds en euros profitent directement de la hausse des taux des obligations. L’assurance-vie devient donc plus rémunératrice à moyen terme.
4. Quels risques ou limites faut-il garder à l’esprit ?
Même si le capital est garanti sur les fonds en euros, les rendements peuvent varier selon les conditions de marché et la stratégie de l’assureur. Les offres boostées imposent souvent une part minimale d’unités de compte, qui comportent un risque de perte en capital.
5. Pourquoi faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine ?
Un expert comme KAMPOStratégie est un conseiller en investissement financier, il aide à définir la bonne répartition entre sécurité et performance, à choisir les supports adaptés (fonds euros, unités de compte, SCPI, produits structurés) et à anticiper la fiscalité successorale propre à chaque contrat.
