Qu’est-ce qu’un fonds long/short ?
Un fonds long/short est un véhicule d’investissement qui combine deux types de positions :
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Une position « longue » (« long ») : achat d’un actif que l’on anticipe en hausse.
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Une position « courte » (« short ») : vente à découvert ou prise d’un pari sur la baisse d’un actif, que l’on pense surévalué ou malade.
Cette double démarche permet à la stratégie d’être moins dépendante de la direction générale du marché (hausse ou baisse), et donc potentiellement plus résiliente.
Par exemple, un fonds long/short peut acheter des actions d’une société prometteuse tout en vendant à découvert un concurrent en difficulté : il ne mise plus uniquement « que sur la hausse du marché », mais sur l’écart de performance entre deux titres.
En France, des fonds comme BDL Rempart illustrent ce modèle, combinant positions longues et courtes avec l’objectif de moins subir la baisse des marchés.
Pourquoi cette stratégie séduit-elle aujourd’hui ?
Un environnement incertain
Les cycles boursiers sont aujourd’hui marqués par :
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Une visibilité réduite : valorisations élevées, taux d’intérêt remontés, risques géopolitiques.
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Une volatilité plus forte : les marchés peuvent brutalement corriger.
Dans ce contexte, la capacité d’un fonds à réduire l’exposition directionnelle (à la hausse uniquement) devient un atout.
Classiquement, un portefeuille d’actions est fortement corrélé à la tendance globale du marché : si le marché baisse, il peut subir une forte perte. Les fonds long/short, en combinant des positions « short », ajoutent un élément de couverture naturelle : lorsque certaines valeurs baissent, les positions short peuvent générer un gain ou atténuer la perte. Cela améliore le profil rendement/risque et diminue la corrélation avec l’indice marché.
Des exemples pratiques convaincants
Exemple, le fonds BDL Rempart a affiché +16,77% depuis le 1er janvier 2025, alors que sur les marchés plus larges la prudence reste de mise. Un fonds long/short qui monte même lorsque l’indice recule.
Fonctionnement détaillé et modalités
La sélection des titres
Le gérant d’un fonds long/short procède à deux sélections :
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choisir des titres jugés sous-valorisés pour les acheter (positions longues) ;
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identifier des titres jugés surévalués ou fragiles pour les vendre à découvert (positions courtes) ;
Par exemple, dans un même secteur, un gérant pourrait acheter l’entreprise A en pleine croissance tout en vendant la société B jugée dépassée : il « pari sur l’écart ».
Exposition nette et contrôle du risque
Un élément clé : l’exposition nette du fonds au marché. Ce n’est pas parce qu’un fonds est long/short qu’il est totalement, neutre sur le marché. Il peut avoir une exposition nette positive ou négative selon le scénario. Par exemple, un fonds peut viser une exposition nette entre –20 % et +50 % aux actions.
La gestion du risque à travers l'accompagnement d'un conseil en gestion du patrimoine est donc un plus pour apprécier : volatilité contrôlée, couverture de devises, limite d’effet de levier.
Conditions d’accès et horizon de placement
Bien que certains fonds long/short soient désormais accessibles via des OPCVM ou solutions grand public (assurance-vie, contrat de capitalisation ou plan épargne retraite), de nombreux fonds sont historiquement réservés aux investisseurs professionnels. Il convient donc de respecter :
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une durée minimale de placement (souvent 3 à 5 ans);
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voire des frais plus élevés que les fonds « long only » (liés aux positions short, à la complexité).
Avantages & points de vigilance
Les atouts
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Gain potentiel dans les marchés baissiers : le short peut capter des baisses, ce qui est un différenciateur.
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Réduction de la corrélation marché : meilleure diversification, moins dépendant de la seule tendance haussière.
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Adaptabilité : le gérant peut ajuster l’exposition nette en fonction du cycle, jouer des arbitrages entre secteurs, etc.
Les limites et risques
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Coûts plus élevés : frais de gestion, coûts de financement des positions short, arbitrages fréquents.
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Sélection exigeante : mauvais choix de titres longs et courts peut conduire à des pertes sur les deux jambes.
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Ne remplace pas le marché à long terme : sur un très long horizon, les actions « long only » ont souvent surperformé les stratégies alternatives.
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Complexité et transparence : certains gestionnaires utilisent levier, dérivés, vendent des titres non liquides ; l’investisseur doit être conscient.
Quel rôle dans un portefeuille patrimonial ?
Pour un investisseur particulier, en France, la stratégie long/short ne doit pas être envisagée comme la pierre angulaire du portefeuille mais plutôt comme un outil de diversification complémentaire.
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Horizon ≥ 3-5 ans recommandé.
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À insérer dans une allocation équilibrée, aux côtés de placements plus traditionnels (actions, obligations, immobilier).
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Utilisable via une unité de compte dans une assurance-vie ou un contrat PER, mais en s’assurant que le fonds est éligible et aligné avec son profil.
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Bien vérifier que l’exposition short, les frais, la politique de gestion sont transparents.
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Ne pas perdre de vue la fiscalité, les frais, l’impact sur la liquidité.
Conclusion
Dans un univers patrimonial où la volatilité et les incertitudes sont désormais la norme plutôt que l’exception, les fonds long/short apparaissent comme une alternative intéressante. Ils offrent la possibilité de participer aux marchés tout en se protégeant un peu mieux des chocs. Toutefois, ils requièrent une gestion active, de l’analyse, des frais souvent supérieurs et ne garantissent pas la performance. Dans la stratégie du cabinet de conseil en gestion de patrimoine KAMPOStratégie, ces fonds peuvent parfaitement s’intégrer dans une allocation diversifiée : en tant que “tampon stratégique”, non comme moteur principal. Investissez dans la connaissance, restez sur la durée : c’est la meilleure manière d’exploiter ce type de solution à bon escient.
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Les fonds long/short constituent une corde utile à l’arc patrimonial, mais pas une panacée.
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Ils méritent d’être considérés lorsqu’on anticipe une période de volatilité ou d’incertitude élevée, comme actuellement.
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Ils doivent s’inscrire dans une approche globale : proportion modérée, adéquation au profil, compréhension des risques.
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Vérifier la gouvernance, la transparence, les frais, l’horizon recommandé.
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Et surtout garder à l’esprit que le rendement n’est pas garanti, que la perte en capital reste possible, et que la stratégie ne compense pas les fondamentaux trop faibles d’un titre ou d’un marché.
FAQ – Fonds long/short et stratégie d’investissement
1. Qu’est-ce qu’un fonds long/short et comment fonctionne cette stratégie d’investissement ?
Un fonds long/short combine des positions acheteuses (“long”) sur des actions prometteuses et des positions vendeuses (“short”) sur des titres jugés fragiles. Cette stratégie permet de réduire l’exposition aux fluctuations du marché et de rechercher de la performance même en période de volatilité.
2. Pourquoi investir dans un fonds long/short ?
Investir dans un fonds long/short permet de diversifier son portefeuille et de limiter les pertes lors des corrections boursières. C’est une approche de gestion alternative qui vise la stabilité et la régularité du rendement plutôt que la spéculation.
3. Quelle différence entre un fonds long/short et un fonds actions classique ?
Un fonds actions classique mise uniquement sur la hausse des marchés (“long only”), alors qu’un fonds long/short peut profiter aussi des baisses grâce à ses ventes à découvert. Il offre ainsi une meilleure résilience et une volatilité généralement plus maîtrisée.
4. Les fonds long/short sont-ils accessibles aux particuliers ?
Oui, certains fonds long/short sont accessibles via des contrats d’assurance-vie, des PER ou des OPCVM. Il convient toutefois de respecter un horizon de placement de plusieurs années et de bien comprendre le niveau de risque et les frais associés.
5. Les fonds long/short sont-ils adaptés à une stratégie de gestion patrimoniale ?
Tout à fait. Les fonds long/short peuvent renforcer une stratégie de diversification patrimoniale en réduisant la dépendance du portefeuille à la conjoncture boursière. Ils sont particulièrement adaptés en phase d’incertitude économique ou de forte volatilité.
